lundi 20 février 2017
mardi 14 février 2017
2017-02-12-Contre l'extension de Clarebout, un ancien magistrat
DEÛLÉMONT
Contre l’extension de Clarebout, l’appui d’un ancien
magistrat.
Les nouvelles ne sont pas bonnes pour Deûlémont environnement qui se bat
depuis deux ans contre les nuisances de l’entreprise Clarebout Potatoes.
Mais
la présence de Gilles Lacan à l’assemblée générale
a créé une bonne surprise.
Par Laurence Thorez (CLP) | Publié le 12/02/2017
Elisabeth Dumoulin se démène dans ce dossier avec son association, rejointe par la commune de Warneton France et l’association Les Amis de Warneton.
Un dialogue s'est instauré entre l'ancien magistrat d'une part, Philippe Mouton et Denis Vianne (assis à droite juste devant l'élu belge). |
« J’étais
avocat général, un magistrat qui s’occupe des cas désespérés comme le vôtre »,
a introduit Gilles Lacan, président d’Écologie sans frontières, avant
qu’Élisabeth Dumoulin ne rappelle les faits marquants de l’année 2016. Malgré
les nombreux courriers et les trois cent huit signatures de pétition envoyés en
région wallonne, peu de réponses. « Tout le monde se rejette la
balle ! », regrette la présidente de Deûlémont
environnement.
« À 212 mètres des
habitations »
Plus inquiétant encore
pour l’association, les avis favorables donnés par le conseil communal de
Warneton (B) et sa bourgmestre Marie-Eve Desbuquoit pour l’installation d’une
plateforme portuaire de 15 240 m2 rive gauche de la Lys, « à
212 mètres des habitations deûlémontoises » et, après un
revirement que l’association ne s’explique pas, pour l’extension de l’usine
Clarebout (hangar de stockage de pommes de terre, stations de lavage et de
carburant ; parking pour vingt-huit camions).
D’autre part, les
matériaux pour le second congélateur seraient déjà déposés sur le site tandis
que le permis de construire n’aurait pas été obtenu. « Nous
travaillons sur trois axes, français, franco-belge et belge », a
rappelé le maire, Christophe Liénart.
« Si l’on n’a pas toutes
les pièces transférées, on remontera jusqu’au quai d’Orsay ! »
Du côté français, les
soutiens sont nombreux : conseiller départemental, député et
préfecture : « On a l’appui de l’État français »,
a confirmé le maire. Le sous-préfet Olivier Ginez a déclaré, selon Christophe
Liénart : « Si l’on n’a pas toutes les pièces transférées,
on remontera jusqu’au quai d’Orsay ! » De son côté,
Christophe Liénart a intégré l’Eurométropole. « Je rentrerai dans
le bureau. C’est le bon endroit pour avoir un minimum
d’informations », a-t-il assuré à la bonne trentaine de
personnes, françaises et belges, présentes à l’assemblée générale.
« L’essentiel, ce qui
est fait ici ».
M. Gilles Lacan, président d’Écologie sans frontières. |
« L’essentiel,
c’est ce qui est fait ici. Soyons réalistes. Nous ne pouvons rien faire de plus
concernant les constructions », a d’abord expliqué le président
d’Écologie sans frontières, Gilles Lacan.
« Notre association nationale
parisienne peut apporter sa petite expérience s’il y a des effets sur
l’environnement, en aval », a-t-il poursuivi.
Des mesures sur les
rejets d’air et d’eau, des relevés prouvant que l’activité de l’usine est
nuisible pour la santé permettraient alors une action rapide sur le plan
judiciaire. «Il y a des règlements qui protègent la santé des français. Nous
pourrions alors agir devant les tribunaux français et belges et mettre en
évidence la responsabilité des autorités et des industriels. »
Quant à la question
posée par un Deûlémontois sur l’éventuelle protection politique des
industriels, le président d’Ecologie sans frontières, a répondu : «Les
industriels n’ont pas d’idéologie et les politiques réagissent en fonction de
l’économie, de l’emploi… En tant qu’associatifs, on s’en fiche complètement ! »
Et les produits phytosanitaires ?
Denis Vianne,
Warnetonnois qui s’est battu contre l’installation du premier congélateur de
Clarebout Potatoes, a pris la parole : « La terre de lavage des pommes de terre, qui viennent de l’Europe
entière, est mélangée dans un grand silo puis redistribuée à 50 km à la ronde
pour remblayer. Tout le monde peut en disposer. Qu’en est-il des produits
phytosanitaires et des produits de lavage qu’elle contient ? », a-t-il demandé.
Une inquiétude partagée par Philippe
Mouton, conseiller communal écologiste de Comines-Warneton : « C’est un problème crucial qui n’a pas encore été soulevé », a ajouté l’élu. « Ce n’est pas le fait d’avoir de la terre versée devant chez moi
qui me pose problème, mais celui de ne pas savoir ce qu’il y a dedans », a insisté Denis Vianne. Outre le
danger pour la nappe phréatique et la biodiversité, un risque pour la santé
serait-il à redouter ?
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