mardi 11 octobre 2016

2016-10-11 - Le conseil, divisé, s’oppose aux extensions de Clarebout Potatoes

DEÛLÉMONT.
Le conseil, divisé, s’oppose aux extensions de Clarebout Potatoes
Par ARTHUR GASQUERES (CLP) | Publié le11/10/2016


Au sein du conseil, le débat a été animé mais productif.


L’usine Clarebout Potatoes, installée sur la rive belge de la Lys, à Warneton, souhaite se lancer dans une nouvelle extension massive de ses locaux. Hangar de stockage, station de nettoyage de camions, parking pour remorques, et surtout trois grandes cuves aériennes pour 65 000 litres de carburant : l’ampleur des travaux inquiète les riverains, déjà excédés par les nuisances sonores et olfactives, ainsi que par le trafic de camions. La mairie de Deûlémont a donc reçu une demande d’avis consultatif à ce sujet, qui avait fait l’objet d’une réunion publique le 8 octobre.
Lundi, le conseil municipal s’est retrouvé en réunion extraordinaire afin de décider d’une position à adopter sur le sujet. Le débat animé a été à la hauteur de la complexité du problème. Deux réponses ont été étudiées ; la première, s’opposer en bloc aux projets d’extension, en considérant qu’ils ne feront qu’empirer les nuisances malgré les dires de Clarebout Potatoes (qui présente son hangar de stockage comme un moyen de réduire les allées et venues des camions). La seconde possibilité, apporter une réponse plus nuancée, en recommandant uniquement les aménagements a priori moins nocifs.
Eric Hemelsdael, agriculteur travaillant avec Clarebout Potatoes, a apporté un point de vue différent aux élus majoritairement sceptiques quant à la bonne foi de l’usine : cette dernière constitue un acteur économique important pour les producteurs de pomme de terre de la région, et ces projets pourraient effectivement être nécessaires. Mais les points négatifs sont également nombreux : dans le collimateur des adjoints, les risques d’accidents industriels (notamment à proximité de la Lys et de sa biodiversité importante) et l’impact réel de ces extensions sur l’emploi local.
Finalement, c’est le refus des projets d’extensions qui l’a emporté au sein d’un conseil divisé, à 9 voix contre 8. En revanche, un accord commun a été trouvé sur le fait de souligner la responsabilité de Clarebout Potatoes dans les nombreuses nuisances qui lui sont imputées.
Néanmoins, cet avis n’est que consultatif : la décision finale reviendra à l’administration belge. Mais la bourgmestre de Comines Belgique (responsable du terrain de Clarebout Potatoes), Marie-Eve Desbucquois, s’est engagée à ne pas délivrer de permis de construire tant que les actuels problèmes de nuisances ne seront pas traités. De plus, une enquête publique est à venir côté belge, ainsi qu’une étude acoustique côté français.

Clarebout Potatoes continue à chercher à s’étendre, la résistance s’organise et va faire appel à des institutions à plus vaste échelle, tandis que les agriculteurs se retrouvent tiraillés entre deux camps : le dossier Clarebout est encore loin de se clore.

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