Le 7
novembre 2017
Réaction
au communiqué de l’entreprise Clarebout Potatoes.
Nous avons pris connaissance du communiqué
émis par l’entreprise et nous espérons qu’à l’avenir les efforts décrits porteront
leurs fruits.
Nous
sommes néanmoins étonnés par la lenteur de la réaction de l’entreprise après la
mort d’un de ses ouvriers.
Nous sommes aussi étonnés par ce qui est mis en évidence dans le
communiqué et qui ne correspond pas aux témoignages relatés dans la presse
depuis douze jours. Nous pensons qu’il ne suffit pas de sous-estimer
l’importance de photos explicites.
Nous pensons qu’il a fallu du courage aux
ouvriers qui ont dénoncé ce qu’ils vivaient au quotidien et que cela mérite le
respect.
Après une déclaration aussi dithyrambique
comment l’entreprise peut-elle expliquer sa proposition d’augmentation de 150% de
la journée de travail à des personnes révoltées par la mort de leur
compagnon ?
Comment l’entreprise peut-elle subtilement induire la
responsabilité individuelle alors qu’elle prône autant l’aspect collectif du
travail ?
Comment l’entreprise explique-t-elle les grillages dressés
autour des groupes d’ouvriers au demeurant calmes ?
Comment l’entreprise
peut-elle expliquer le maintien de la production à Nieuwkerke au plus fort de l’épidémie de cet été ?
Comment
à cette période l’entreprise a-t-elle pu former des dizaines d’intérimaires en
quelques jours dans des fonctions et des postes dangereux et complexes ?
Enfin,
comment explique-t-elle les incendies de ces dernières années ?
Nous
pensons que la vitesse d’expansion de l’entreprise entraîne des facteurs de
risques supplémentaires. Il est entendu que la mise en service de nombreux
intérimaires par définition moins expérimentés que leurs collègues en CDI leur
fait courir plus de risques. Nous tenons à certifier que plusieurs Ministres Belges
étaient déjà prévenus des dangers au sein de l’usine CL WARNETON, particulièrement en janvier et février 2016
et depuis bien avant.
Nous répétons aussi que nous sommes intervenus lors des
enquêtes publiques afin d’avertir les administrations de nos deux pays au sujet
des retombées environnementales et structurelles dans l’usine elle-même.
Toutes les autorisations récemment accordées
par la Région Wallonne vont paradoxalement permettre une production plus
importante alors que dans les intitulés des enquêtes publiques la limite de
1140 tonnes jour est signalée.
Existe-t-il une structure indépendante qui soit
capable de contrôler la production journalière avec rigueur ? N’est-ce pas
une condition essentielle au maintien de la sécurité ?
Nous sommes convaincus que de nombreuses
solutions peuvent découler de la détermination des ouvriers.
Nous saluons leur
rejet du marchandage qu’on leur proposait en contrepartie de leur reprise du
travail et nous pensons que leur débrayage collectif peut constituer le levier
inédit d’une amélioration de la sécurité
dans l’entreprise. Nous espérons que le personnel soit entendu.
Elisabeth Dumoulin pour Deûlémont Défense de
l'Environnement.
Patrick Maton pour Les Amis de Warneton.
Philippe Mouton pour Lys Deûle Environnement.
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